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Fiche d'analyse de la vidéo N°1 : Ateliers de Micro Enseignement Tutoré (AMET) au Niger
CE1 au mois de février 2023 - 40 élèves - École annexée à l'ENI de Niamey
Vidéo N°1 - Durée 7 minutes
Description de la séquence de classe filmée
Chapitre I : Le contexte
Ce chantier de travail se fonde sur la mise en place méthodique de petits groupes d’élèves placés en situation d’autonomie afin de s’entraîner sur des compétences en cours d’acquisition avec l’appui d’un pair compétent. Cette modalité innovante d’enseignement/apprentissage est très favorable au développement du temps d’engagement dans la tâche de tous les élèves quel que soit leur niveau, qui est un facteur déterminant de progrès pour des élèves notamment en difficulté.
Les AMET constituent une organisation particulière des enseignements apprentissages dont l’objectif est de développement l’autonomie de l’apprenant. Cette organisation a été testée dans 2 ENI du Niger à Niamey et à Tahoua au cours de l’année scolaire 2020-2021, dans le cadre d’un programme de l’UNESCO.
En voici le principe : 1 élève tuteur ayant les compétences nécessaires pour réaliser les exercices anime un petit groupe de 6 à 7 élèves réunis autour d’une ardoise géante sur laquelle le support de l’exercice a été préalablement retranscrit. Les enfants disposent d’une ardoise individuelle, d’une craie et d’un petit chiffon.
Cette organisation est répétée autant de fois que nécessaire et en fonction de l’effectif d’élèves dans la classe. Ce sont environ 6 à 8 groupes ou ateliers qui sont répartis dans la classe autour de 6 à 8 ardoises géantes et avec un tuteur pour chaque atelier.
Des exercices sont proposés dans chaque atelier. Il y a donc 6 à 9 ateliers avec chacun un modèle d’exercice différent à réaliser en autonomie. Ces exercices doivent durer environ 12 à 15 minutes. Les groupes d’élèves doivent réaliser tous les exercices en se déplaçant d’une ardoise géante à la suivante quand le groupe a terminé l’exercice.
Ces ateliers tournants, d’une durée de 12 à 15 minutes, permettent aux élèves d’effectuer un travail d’entrainement sur des compétences en cours d’acquisition, sur une plage horaire de 60 à 90 minutes dont la fréquence est à déterminer.
Par ailleurs, il est également proposé de cibler la réflexion sur deux contextes spécifiques d’enseignement apprentissage (les classes multigrades et les classes à effectifs pléthoriques). Il s’est ainsi agit de tirer profit des outils pédagogiques actuellement existants (par exemple les textes des manuels de lecture existants) ou de les adapter, en vue d’assurer leur appropriation par les enseignants.
Défi N°1 : Adaptation nécessaire des outils de la classe par les enseignants eux-mêmes
-Les textes des manuels sont le support de la production d’exerciseurs construits par les enseignants pour les travaux en autonomie dans les ateliers tournants (closure et remis en ordres des mots d’une phrase, lecture flash …)
Défi N°2 : Capacitation des élèves à gérer des travaux en autonomie
-Responsabilisation après entraînement des petits tuteurs (de la classe d’âge ou d’une classe d’âge supérieure) pour la conduite en autonomie des travaux de groupe avec leurs pairs
Défi N°3 : Constitution de petits groupes d’élèves aux niveaux hétérogènes et prise en charge des élèves en difficulté sur le temps scolaire
-Développement de la coopération entre les élèves de niveaux différents au sein des ateliers et mobilisation de l’enseignant(e) pour conduire un petit groupe en parallèle de prise en charge des élèves en difficulté (6 à 8 élèves)
Défi N°4 : Accommodation organisationnelle des enseignements/apprentissages avec des effectifs pléthoriques
-La modalité organisationnelle expérimentée permettra des développements y compris avec des effectifs pléthoriques car il suffit de multiplier les ateliers autonomes constitués en petits groupes de 6 à 8 élèves.
Chapitre II : description de l’innovation dans les classes annexées des ENI de Niamey
Cette innovation pédagogique repose donc sur un schéma organisationnel de la classe en petits groupes d’apprentissage dans lesquels un 1 élève tuteur, maitrisant suffisamment les compétences nécessaires pour réaliser des exercices d’entraînement à la lecture/écriture, anime un petit groupe d’élèves (6 à 8) réunis autour d’une ardoise géante (1,2 m X 1,2 mètre) sur laquelle un modèle de l’exercice a été préalablement retranscrit. Les enfants disposent d’une ardoise individuelle, d’une craie et d’un petit chiffon.
Les activités dites complémentaires « Mots flash et 1,2,3 Soleil » sont utilisées par les petits tuteurs à la fin de l’atelier pour temporiser et finir tous en même temps que les autres ateliers, à un signal donné.
Objectifs Spécifiques :
-Entrainer les élèves à la mobilisation des connaissances syntaxiques.
-Amener les élèves à l’anticipation, la déduction et l’orthographe d’un mot.
-Entrainer les élèves à la lecture des textes.
-Amener les élèves à la mémorisation des règles orthographiques et grammaticales.
Hypothèses de travail
-Un petit groupe d’élèves placé en situation d’autonomie afin de s’entrainer sur des compétences en cours d’acquisition
-avec l’appui d’un pair compétent (tutorat) ;
-constitue une modalité d’enseignement /apprentissage favorable au développement du temps d’engagement dans la tâche ;
-qui est un facteur déterminant de progrès pour des élèves notamment .
Rappel du déroulement expérimenté puis stabilisé d’un AMET « lecture/écriture » au CE1 :
-Étape N°1 : La classe en répartis en 5 groupes de 6 à 8 élèves, disposant chacun d’un tableau avec l’exercice préparé (quatre groupes sur les ateliers tournants et un groupe avec l’enseignant
-Étape N°2 : L’enseignante lit le texte pour l’ensemble des ateliers
-Étape N°3 : Au travail ! Les tuteurs guident les activités dans chaque atelier, mais à voix basse
-Étape N°4 : Lorsque les activités de l’atelier sont terminées mais qu’il reste du temps, les tuteurs utilise les activités complémentaires
-Étape N°5 : L’enseignant déclenche la rotation des ateliers.
Le protocole simplifié présenté ci-dessus constitue un exemple de séance avec 5 ateliers tournants conduits en autonomie et en parallèle. Ces ateliers tournants durent environ 9 à 10 minutes (exercices de closure ou de remise en ordre des mots), afin que la séquence totale respecte la durée règlementaire de 45 minutes d’une séance classique de lecture.
Chapitre III : schématisation de l’organisation de la classe
Voici une schématisation de ce protocole simplifié avec un exemple de séance avec 6 ateliers, et un exemple de configuration type pour 56 élèves répartis en 7 groupes de 8 élèves : les 7 élèves tuteurs sont fixes, et ce sont les petits groupes d’apprentissage qui tournent dans chaque atelier toutes les 12 minutes environ (Cette durée doit être la même pour tous les ateliers d’apprentissage) car il est indispensable que tous les groupes permutent en même temps pour la fluidité des déplacements. La composition des petits groupes peut être laissée à l’initiative des élèves et peut être modifiée au cours de l’année par exemple en début de mois.
Ici, les exerciseurs sont produits à partir des textes du manuel de la classe, et seront préparés sur les ardoises géantes.
•Le texte à trou : Le texte du manuel est écrit sur l’ardoise géante, sauf quelques mots (remplacés par des pointillés ou des tirets) que les élèves devront écrire sur leur propre petite ardoise. Les élèves doivent retrouver les mots manquants en prenant appui sur le contexte. Le texte en entier est le plus souvent lu dans sa globalité par le tuteur du groupe ou l’enseignant pour toute la classe.
•La remise en ordre des mots d’une phrase : Les élèves doivent recomposer (réécrire sur leur ardoise) une phrase dont les mots sont présentés dans le désordre. La phase provient d’un texte du manuel de lecture qui est lu en intégralité aux élèves en amont.
Dans les deux cas, les compétences travaillées sont doubles : décodage (mémoriser, c’est à dire savoir lire et écrire, des mots fréquents réguliers et irréguliers, compétences stratégiques et linguistiques (émettre des hypothèses, rechercher le sens d’un mot).
Questionnement pour les enseignants après avoir vu la vidéo
Questionnement à partir du visionnage de la vidéo N°1 sur les trois thématiques suivantes :
1.L’organisation spatiale de la classe
2.Le choix des exercices
3.Le rôle des tuteurs
L'organisation spatiale de la classe
La classe est organisée en 5 groupes, dont un qui est pris en charge par l’enseignante, bien qu’elle veille régulièrement au bon déroulement des ateliers. La séance commence par une lecture à haute voix du texte par l’enseignante, puis les élèves se mettent au travail dans les différents ateliers.
Un premier groupe d’élève (Groupe A) travail sur un exercice de type closure (texte à trous) :
« Il est déjà huit heures. Sani est en retard. Il est parti à l’école sans prendre son petoit déjeuner. Sani demande au maître de l’excuser ».
Puis, dans ce même groupe A, le tuteur réalise un suivi de l’atelier, en appuyant les élèves.
Pendant ce temps, un groupe B et un groupe C travaillent sur un autre exerciseur (remettre des mots d’une phrase en ordre :
« Sani demande au maître de l’excuser ».
Dans la vidéo, il est visible que deux ateliers de remise en « ordre des mots d’une phrase » utilisent la même phrase, pour faire travailler les élèves.
Questionnement N°1 : Quels sont selon vous les principaux points de vigilance à avoir pour installer ce dispositif ?
Questionnement N°2 : Quels sont selon vous les avantages d’un tel dispositif organisationnel des enseignements/apprentissages ?
Le choix des exercices
Ici, les exerciseurs sont produits à partir des textes du manuel de la classe, et seront préparés sur les ardoises géantes.
-Le texte à trou : Le texte du manuel est écrit sur l’ardoise géante, sauf quelques mots (remplacés par des pointillés ou des tirets) que les élèves devront écrire sur leur propre petite ardoise. Les élèves doivent retrouver les mots manquants en prenant appui sur le contexte. Le texte en entier est le plus souvent lu dans sa globalité par le tuteur du groupe ou l’enseignant pour toute la classe.
-La remise en ordre des mots d’une phrase : Les élèves doivent recomposer (réécrire sur leur ardoise) une phrase dont les mots sont présentés dans le désordre. La phase provient d’un texte du manuel de lecture qui est lu en intégralité aux élèves en amont.
Dans les deux cas, les compétences travaillées sont doubles : décodage (mémoriser, c’est à dire savoir lire et écrire, des mots fréquents réguliers et irréguliers, compétences stratégiques et linguistiques (émettre des hypothèses, rechercher le sens d’un mot).
Questionnement N°3 : Que pensez-vous de ces deux exercices ? Vous semblent-ils adaptés aux élèves ? Que pensez-vous des compétences développées dans ce contexte d’apprentissage ?
Le rôle des tuteurs
Dans l’atelier de remise en ordre des mots d’une phrase, la position du tuteur est intéressante car tous les élèves sont directement mis en engagement dans l’exercice, et le tuteur passe ainsi dans les rangs pour observer les élèves en difficulté. Sa principale action observée est de demander aux élèves qui éprouvent des difficultés à aller regarder derrière le tableau l’aide qui y est présente. Certains élèves auront même besoin d’y aller en plusieurs fois alors que d’autres finissent très rapidement de reconstituer la phrase. Deux points peuvent être notés : d’une part, les élèves qui terminent en premier attendent pendant un moment relativement long que l’exercice se termine (temps variant entre 1.30’ sec et 4.30’ min par élève pour reconstituer la phrase). D’autre part, les élèves qui sont en difficulté ne bénéficient que d’une aide très limitée quoique essentielle : la possibilité de regarder l’aide derrière le tableau.
Questionnement N°4 : Quelles seraient selon vous les consignes à donner aux petits tuteurs pour qu’ils puissent réaliser ce qui est attendu d’eux ? Comment serait-il possible de les entraîner à exercer leur rôle ?
Questionnement n°5 : Nous faisons la proposition suivante : Il serait possible d’envisager une organisation moins « dirigée » de l’atelier par le tuteur, et dans laquelle les élèves travailleraient en groupe dans un premier temps pour trouver tous les mots du texte. Pendant ce temps de travail, le tuteur pourrait passer dans les rangs pour appuyer les élèves en difficulté. Puis, dans un deuxième temps seulement, un temps de correction pourrait avoir lieu.
Que pensez-vous de cette proposition ? Quels seraient les obstacles éventuels à sa mise en place ?
Vos réponses aux 5 questions posées à partir du visionnage de la vidéo et de la lecture de la description de la séance filmée.
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