Savoirs remarquables produits par les inspecteurs stagiaires dans le cadre de leurs travaux

 

Savoirs n°1 sur la prise en charge des élèves en difficulté :

 

Il devient possible à partir des recherches de construire une vision plus mature de la prise en charge des élèves en difficulté, en déconstruisant la tendance à "médicaliser" les difficultés scolaires et, par voie de conséquence, les enjeux de la remédiation. Cette tendance se caractérise notamment par une recherche permanente d’interventions spécifiques pour des difficultés spécifiques qu’il faudrait alors le plus possible caractériser finement chez chaque enfant, à l’image d’un diagnostic médical : difficulté attentionnelle, trouble du comportement, retard en matière d’acquis. Ici, tout revient à faire croire aux enseignants qu'un bon diagnostic permettra de trouver le bon médicament. Or, l’interconnexion fréquente de ces difficultés chez les élèves implique alors une prise en charge globale au plus proche des besoins de l’enfant, c’est-à-dire à travers, l'individualisation des apprentissages. C’est cette individualisation des apprentissages qui permet notamment la prise en charge des élèves en grande difficulté. Elle nécessite toutefois l'intégration de matériels didactiques conséquents, tels que des fichiers autocorrectifs et des plans de travail individuel (cf. Techniques de Pédagogie Active promues au Togo). Ce sont ces techniques et ces dispositifs organisationnels qu'il s'agit donc d'investiguer par des expérimentations ciblées à partir d'un "déjà-là" très conséquent.

 

Savoirs n°2 sur l’opportunité de constituer des réseaux scolaires :

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Les critères d'identification des réseaux scolaires en difficulté ne sont pas clairement définis, et par conséquent, les réseaux scolaires les plus en difficulté ne bénéficient actuellement pas d'interventions particulières pour améliorer leur situation. L'effet établissement, notamment à travers son mode de gouvernance et la manière de partager les responsabilités entre les personnels d'encadrement et les personnels enseignants, joue un rôle important qui doit être au cœur des analyses produites lors des évaluations des établissements scolaires, quelle que soit la nature de l'intervention (conseil, formation, etc.). Dans un réseau scolaire ou une école, il est alors essentiel d'accorder une place primordiale à la confiance entre les acteurs. La confiance entre les acteurs signifie également qu'ils sont associés à la prise de décision, que leurs points de vue sont pris en compte, et que leurs besoins sont considérés, notamment en ce qui concerne les contenus de la formation continue.

 

Savoirs n°3 sur l’évolution du métier d’inspecteur :

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L'encadrement de proximité constitue un enjeu majeur d'une dynamique managériale qui doit nécessairement allier, notamment, la production de directives top-down (harmonisation nationale et équité territoriale) et l'intégration, dans ses stratégies de pilotage du système éducatif, des retours d'expériences bottom-up, dont le droit à l'expérimentation. C'est donc essentiellement cette fonction de régulation des politiques publiques au niveau local qui nécessite un positionnement plus stratégique des corps intermédiaires tels que les inspecteurs de l'éducation nationale. Ainsi, les planifications sont trop souvent génériques et ne tiennent pas compte des réalités particulières du terrain. La reddition des comptes se fait également sans analyses et interprétation des données locales. Pour pallier à ces difficultés, il s'agit de construire des espaces collectifs de dialogue de gestion où les restitutions d'analyses permettent d'identifier des pistes de réflexion et d'action sur des thématiques retenues comme prioritaires par l'ensemble des acteurs, telles que la question du calendrier scolaire et du temps scolaire, de la cantine scolaire et de l'autonomie alimentaire, de l'absentéisme des enseignants, du travail rémunéré des enfants, ou encore des dérives addictives des écrans numériques et de la perte du pouvoir des grands-parents sur l'éducation des enfants.